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      Je conçois tous les motifs qui peuvent vous faire dèsirer que cela se traite ainsi, et je les respecte.
      Je vous préviens, Monsieur le Comte, que parmi vos livres imprimés, il s'en trouvera un de moins: ce sont vos oeuvres. Dans l'étude assidue que je fais de votre belle langue, la lecture de vos tragédies est une de celles oú je trouve le plus de fruit et de plaisir. Je n'avois que votre première édition: je me suis emparé de la seconde (celle de Didot). L'exemplaire que j'ai a pourtant deux défauts pour moi, celui d'être trop richement reliè, trop magnifique, et celui de ne m'être pas donné par vous. Si vous avez à votre disposition un exemplaire broché, de la méme édition, ou d'une édition postérieure faite en Italie, je le recevrai de vous avec un plaisir bien vif, comme un témoignage de quelque part dans votre estime, et je remettrai à Mr. l'Abbé de Caluso l'exemplaire trop riche, mais unique, qui reste chez moi, et qui n'y reste pas oisif.
      Le sort a voulu que de tous les Français envoyés presque en méme temps dans les diverses résidences d'Italie, celui qui aime le plus ce beau pays, sa langue, ses arts, qui eût mis le plus de prix à le parcourir et en eût peut-être d'après ses études antérieures rétiré le plus de fruit littéraire, a été fixé dans le péristyle du temple, sans savoir s'il sera permis d'y entrer.
      J'ai maintenant une raison de plus pour désirer bien ardemment d'aller au moins iusquà Florence. Je m'estimerois infiniment heureux, Monsieur le Comte, de pouvoir m'y rendre auprés de vous, et de faire personnellement connoissance avec un homme qui honore sa nation et son siècle, par son génie, et par l'élèvation des sentimens qui respirent dans ses ouvrages.


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Vita di Vittorio Alfieri da Asti scritta da esso
di Vittorio Alfieri
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