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      Et un mesme bois, estant fort sec, sera plus aysé a rompre de travers qu'estant humide; et au contraire, en le tirant à plomb suivant sa longueur, ie croy qu'on le peut mieux rompre, lorsqu'il est humide, que lorsqu'il est sec.
      La seconde partie contient vos remarques touchant Galilée, ou i'avoüe que ce qui empesche la separation des cors terrestres contigus, est la pesanteur du cylindre d'air qui est sur eux iusques à l'athmosphere, lequel cylindre peut bien peser moins de cent livres. Mais ie n'avouë pas que la force de la continuité des cors vienne de là; car elle ne consiste qu'en la liaison ou en l'union de leurs parties. I'ay dit que, si quelque chose se faisoit crainte du vuide, il n'y auroit point de force qui fust capable de l'empescher; dont la raison est que ie croy qu'il n'est pas moins impossible qu'un espace soit vuide, qu'il est qu'une montagne soit sans valée.
      I'imagine les parties de la matiere subtile aussi dures et aussi solides que le puissent estre des cors de leur grandeur; mais pource qu'elles ne peuvent mouvoir nos sens, et que les noms de qualitez sont relatifs à nos sens, ils ne leur peuvent proprement estre attribuez; ainsi qu'on ne dit point que la poussiere soit dure et pesante, mais plutost qu'elle est molle et legere, à comparaison des cailloux, et toutefois chacune de ses parties est de mesme nature qu'un petit caillou.
      Ie n'accorde point que le bois pourri, ou une chandelle, puissent estre sans mouvement lors qu'ils donnent de la lumiere, mais bien qu'ils ne donneroient point de lumiere, si leurs petites parties, ou plutost celles de la matiere subtile qui est dans leur pores, n'avoient un mouvement extraordinairement fort.


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Le opere di Galileo Galilei
Volume XVII. Carteggio 1637-1638
di Galileo Galilei
Barbera Firenze
1964-1965 pagine 584

   





Galilée