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      - Il disoit qu'on ne voyoit rien de Rome que le ciel sous lequel elle avoit esté assise, et le pian de son giste; que cette science qu'il en avoit estoit une science abstraite et contemplative, de laquelle il n'y avoit rien qui tombât sous les sens; que ceux qui disoient qu'on y voyoit au moins les ruines de Rome, en disoient trop; - car les ruines d'une si espouvantable machine rapporteroient plus d'honneur et de révérence à sa mémoire; ce n'estoit rien que son sépulcre. Le monde, ennemi de sa longue domination, avoit premièrement brisé et fracassé toutes les pièces de ce corps admirable, et parce qu'encore tout mort, renversé et desfiguré, il lui faisoit horreur, il en avoit enseveli la ruine mesme. - Que ces petites montres de sa ruine qui paraissent encore au-dessus de la bière, c'étoit la fortune qui les avoit conservées pour le tesmoignage de celle grandeur infinie, que tant de siècles, tant de feux, la conjuration du monde reitérée tant de fois à sa mine, n'avoient pu universellement esteindre. Mais qu'il estoit vraisemblable que ces membres desvisagés qui en restoient, c'estoient les moins dignes, et que la furie des ennemis de cette gloire mortelle les avoit portés, premièrement, à ruiner ce qu'il y avoit de plus beau et de plus digne; que les bastiments de cette Rome bastarde qu'on alloit à celle heure attachant à ces mâsures antiques, quoiqu'ils eussent de quoi ravir d'admiration nos siècles présens, lui faisoient ressouvenir proprement des nids que les moineaux et les corneilles vont suspendant en France aux voustes et parois des églises que les Huguenots viennent d'y démolir.


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Scritti
di Francesco Domenico Guerrazzi
Le Monnier Firenze
1847 pagine 469

   





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