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      Il suppose qu'il existait d'abord à Rome une langue populaire qui avait des articles, des verbes auxiliaires et toutes les formes embarrassantes qui, selon l'auteur, annoncent l'enfance de la civilisation. Pendant que les orateurs et les écrivains créèrent la langue classique, remarquable par sa précision et son élégance, la langue du peuple se propagea dans les provinces de l'empire et s'y modifia dans la suite d'après le génie, ou les relations des habitans. Ainsi, selon le comte d'Hauterive, le français, l'italien, l'espagnol, le moldave, ne sont pas dérivés de la langue de Cicéron et d'Auguste: ces idiomes ont une origine plus ancienne; ils viennent d'une langue antérieure, celle des premiers habitans de Rome. Le moldave surtout lui paraît être un reste de ce langage grossier. À l'appui de cette hypothèse l'auteur donne 6 tableaux, [4332]dont les deux premiers font connaître les temps des verbes auxiliaires être et avoir, en français et en moldave. On y voit que le moldave a des temps composés comme le français. Le troisième tableau comprend le verbe moldave iou laud, je loue. Le quatrième tableau tend à prouver que les 4 langues romaines vivantes, c'est-à dire le français, l'italien, l'espagnol et le moldave ont plus de rapport l'une avec l'autre qu'avec le latin. Il semble pourtant que ces exemples ne sont pas tous bien choisis; par exemple, le mot moldave zoon est aussi éloigné du mot français jour que du latin, et le mot moldave pugn ressemble encore plus au latin pugnus qu'au français poing.


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Zibaldone. Pensieri di varia filosofia e di bella letteratura
Parte Seconda
di Giacomo Leopardi
pagine 1555

   





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