On pourrait, d'après les expériences de M. THENARD, soupçonner que cet hydracide est produit par la réaction de l'acide nitrique sur l'amidon: l'expérience suivante me paraît prouver que si cette supposition n'est pas dépourvue de fondement, il est vrai aussi que la réaction de l'acide nitreux sur l'alcool doit elle aussi fournir de l'acide hydrocyanique. J'ai conservé plusieurs fois de l'éther nitreux lavé, sur de l'eau distillée à une température de +10° à +14°. Après quelques jours j'ai exploré l'eau avec le nitrate d'argent, et j'y ai constamment trouvé de l'acide hydrocyanique. J'ajouterai de suite, qu'elle contenait en même temps de l'ammoniaque, dont j'ai pu constater la présence au moyen du chlorure de platine.
Le mode de décomposition que je viens de signaler est beaucoup plus saillant lorsqu'on opère à une température élevée: ici la production de l'acide hydrocyanique et de l'ammoniaque devient beaucoup plus considérable, comme on va le voir par les résultats suivants.
Dans les expériences que j'ai exécutées sur ce sujet, j'ai toujours opéré en faisant passer la vapeur d'éther nitreux à travers un tube de porcelaine chauffé au rouge dans une grille à analyse organique. J'adaptais à un des bouts du tube une petite cornue soufflée à la lampe et tubulée, dont la tubulure effilée et soudée demeurait fermée pendant tout le temps de l'expérience, et que je cassais, après avoir chassé tout l'éther dans le tube, pour faire aspiration à l'autre bout de l'appareil: en pesant la cornue vide et en la repesant après y avoir introduit l'éther nitreux, j'ai pu opérer sur des quantités déterminées de ce composé, et calculer, du moins très-approximativement, le rapport entre la matière employée et les produits obtenus.
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