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      Je puis, dis-je, soutenir avec assez de vraisemblance que le fluide électrique n’a par lui-même d’influence au phénomene des contractions musculaires, qu’en ce qu’il en excite les nerfs; en un mot, qu’il n’en est pas la cause immédiate. Une telle assertion, que le choses expliquées jusqu’ici rendent plus que probable, est prouvée directement, et de la manière la plus évidente, comme je vais montrer, par plusieurs expériences que j’ai faites sur la langue; experiences qui m’ont conduit à d’autres découvertes, aussi intéressantes que curieuses.
      §. 47. Étant parvenu à exciter des convulsions toniques, et les mouvements les plus forts, dans les membres, non seulement des petits, mais des grands animaux, sans découvrir aucun nerf, par la simple application des armures de différents métaux aux muscles denués des intéguments, je pensai bien-tôt si on ne pourroit pas obtenir la même chose dans l’homme. Je conçus que la chose réussiroit très bien dans les membres amputés; mais dans l’homme entier et vivant comment faire? Il auroit fallu aussi ôter les intéguments, faire des incisions profondes, emporter même une partie des chairs aux endroits sur lesquels on alloit appliquer les lames métalliques, (comme j’ai fait remarquer qu’il faut faire souvent aux parties charnues des grands animaux). Heureusement il me vint dans la tête, que nous avons, dans la langue, un muscle nu, dépourvu au moins des intéguments épais dont sont couvertes les parties extérieures du corps, un muscle qui est très mobile, et mobile à volonté. Voila donc, me disoisje, toute les conditions requises, pour pouvoir y exciter de vifs mouvements par l’artifice ordinaire des armures différentes.


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Collezione dell'opere del cavaliere conte Alessandro Volta patrizio comasco
Tomo Secondo - parte prima
di Alessandro Volta
Editore Romei Firenze
1858 pagine 193